mardi 22 janvier 2019

PIAL : quèzacot?

Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés:  les PIAL.


Voici ce que nous aident à décrypter les collègues du SNU des différents départements : 
 
Pascal Prelorenzo : 
Il y a derrière ces PIAL toute la vision Blanquerienne de l'école néo libérale, fondée sur l’évaluation des établissements, la publication de leurs résultats etc.
On est dans une logique où la compensation pour les élèves en situation de handicap et à besoins particuliers, jusqu’à présent portée par l'État est reportée sur l’école : les choses doivent se gérer à l’échelle de l’école sous le prétexte de la proximité des acteurs de l'inclusion.
C’est ce que sous-entend la phrase dans le document institutionnel sur les PIAL soumis par Béatrice, du 09, sur la liste des départements : "le focus de la compensation est déplacé vers celui de l'organisation pédagogique ».
 
 
L'enjeu de ces PIAL est clair à la lecture de l'outil d’auto-évaluation sur lequel il est censé s'appuyer, Qualinclus, et à la lecture des principes québécois sur lesquels s’appuie le gouvernement (sondages anonymes, publication des résultats des établissements…).
On peut tout trouver ici 
 
 
On est peut-être face de la plus grande attaque contre l’école, le statut et la liberté pédagogique qu’on ait connu depuis longtemps.
Je pense même que les PIAL sont le fer de lance de l’école néo-libérale telle que la rêve Blanquer. Il faut vraiment prendre la mesure de ce qui est en jeu."
 
 

"Avec les PIAL le gouvernement veut introduire une démarche qualité... à la canadienne, c'est-à-dire basée sur des sondages anonymes essentiellement auprès des élèves, des parents et des personnels. Il veut, comme les neuro-cognitivistes à la tête du pilotage de l’éducation nationale, piloter par les « faits »… sous-entendant une démarche scientifique indiscutable etc etc.

Les parents, les élèves et les partenaires des établissements spécialisés pourront juger anonymement la façon l'école fonctionne et induire des injonctions dans l’organisation de la classe et de l’école.
C’est déjà ce qu’essaye de faire le médico-social dans le 13, invoquant son expertise pour organiser le fonctionnement des établissements du secondaire ou des écoles. On commence à avoir des retours dans ce sens-là quand il y a une convention avec un établissement spécialisé, notamment dans le cadre des SESSAD.

Avec le principe de la démarche qualité, on est donc complètement dans une logique néo libérale... à la canadienne justement, avec un pilotage par les résultats et au mérite... mais avec les moyens du bord !
Cela pourrait générer une transformation complète de l'école dans le sens d'une gestion managériale et dans un soucis de rationalité économique au sens libéral du terme, comme cela s'est passé dans le médico-social depuis les lois de 2002."
 
 
LA FIN DES ITEP et IME ?
 
"Qu'est-ce qui se cache derrière le principe de cette coopération et de cette soit disant démarche inclusive ? La réduction des moyens alloués à la prise en charge des élèves en situation de handicap.

À moyen terme, l’objectif est d’inclure les élèves d’IME et d’ITEP en milieu ordinaire. L'objectif des ces PIAL est là selon moi.
Sous le prétexte d'améliorer la démarche inclusive dans les établissements et d'augmenter le niveau d'inclusion du système éducatif français, l'enjeu est essentiellement financier.
 
Pour rappel, "Cela coûte trop cher à la sécurité sociale", c’est ce qu’a affirmé la DGESCO au plus haut niveau au national du SNUipp  (effectivement... 37 003,55 € en moyenne pour une place en IME à l’année et 47 112,76 € pour un ITEP, Rapport CNSA 2016, Analyse des comptes administratifs 2013, p. 88) : avec un appui du médico-social, les éducateurs spécialisés et les enseignants spécialisés n’étant plus auprès des élèves mais auprès des enseignants.

L’enjeu est le même que ce qui se passe dans le champ du soin d’une manière générale : transformer les cadres spécialisés qui étaient auprès des patients en personnes ressource auprès de personnels non spécialisés (chez nous les enseignants de classe ordinaire), avec donc une dégradation de la qualité du service auprès des élèves.
 
La seule formation qui sera proposée aux enseignants pour accroître leurs compétences dans le champ de l'inclusion sera, selon ce que j’ai pu lire pour le moment, une série de formations en ligne !"

A quelle sauce serons-nous mangée-s? EMPLOYEURS LOCAUX : COLLÈGES, LYCÉES, MAIRIES, ASSOCIATIONS?
La sauce réduction de salaire? Avec pour les AESH la carotte de pouvoir avoir plusieurs employeurs pour arriver aux 35h?
pour quelles conditions de travail pour nous, et surtout pour les enseignants?

UNE JOURNÉE D'ACTION :
 LE 6 FÉVRIER, RETENEZ LA DATE, INFOS À SUIVRE !