Voici ce que nous aident à décrypter les collègues du SNU des différents départements :
Pascal Prelorenzo :
Il y a derrière ces PIAL toute la vision Blanquerienne de l'école
néo libérale, fondée sur l’évaluation des établissements, la publication
de leurs résultats etc.
On est dans une logique où la compensation pour les élèves en
situation de handicap et à besoins particuliers, jusqu’à présent portée
par l'État est reportée sur l’école : les choses doivent se gérer à
l’échelle de l’école sous le prétexte de la proximité des acteurs de
l'inclusion.
C’est ce que sous-entend la phrase dans le document institutionnel
sur les PIAL soumis par Béatrice, du 09, sur la liste des départements
: "le focus de la compensation est déplacé vers celui de l'organisation pédagogique ».
L'enjeu
de ces PIAL est clair à la lecture de l'outil d’auto-évaluation sur
lequel il est censé s'appuyer, Qualinclus, et à la lecture des principes
québécois sur lesquels s’appuie le gouvernement (sondages anonymes,
publication des résultats des établissements…).
On peut tout trouver ici
On
est peut-être face de la plus grande attaque contre l’école, le statut
et la liberté pédagogique qu’on ait connu depuis longtemps.
Je
pense même que les PIAL sont le fer de lance de l’école néo-libérale
telle que la rêve Blanquer. Il faut vraiment prendre la mesure de ce qui
est en jeu."
"Avec les PIAL le gouvernement veut introduire une démarche qualité...
à la canadienne, c'est-à-dire basée sur des sondages anonymes
essentiellement auprès des élèves, des parents et des personnels. Il
veut, comme les neuro-cognitivistes à la tête du pilotage de l’éducation
nationale, piloter par les « faits »… sous-entendant une démarche
scientifique indiscutable etc etc.
Les parents, les élèves et les partenaires des établissements spécialisés pourront juger anonymement la façon l'école fonctionne et induire des injonctions dans l’organisation de la classe et de l’école.
C’est
déjà ce qu’essaye de faire le médico-social dans le 13, invoquant son
expertise pour organiser le fonctionnement des établissements du
secondaire ou des écoles. On commence à avoir des retours dans ce
sens-là quand il y a une convention avec un établissement spécialisé,
notamment dans le cadre des SESSAD.
Avec
le principe de la démarche qualité, on est donc complètement dans une
logique néo libérale... à la canadienne justement, avec un pilotage par
les résultats et au mérite... mais avec les moyens du bord !
Cela
pourrait générer une transformation complète de l'école dans le sens
d'une gestion managériale et dans un soucis de rationalité économique au
sens libéral du terme, comme cela s'est passé dans le médico-social
depuis les lois de 2002."
LA FIN DES ITEP et IME ?
"Qu'est-ce
qui se cache derrière le principe de cette coopération et de cette soit
disant démarche inclusive ? La réduction des moyens alloués à la prise
en charge des élèves en situation de handicap.
À
moyen terme, l’objectif est d’inclure les élèves d’IME et d’ITEP en
milieu ordinaire. L'objectif des ces PIAL est là selon moi.
Sous
le prétexte d'améliorer la démarche inclusive dans les établissements
et d'augmenter le niveau d'inclusion du système éducatif français,
l'enjeu est essentiellement financier.
Pour
rappel, "Cela coûte trop cher à la sécurité sociale", c’est ce qu’a
affirmé la DGESCO au plus haut niveau au national du SNUipp
(effectivement... 37 003,55 € en moyenne pour une place en IME à l’année et 47 112,76 € pour un ITEP, Rapport CNSA 2016, Analyse des comptes administratifs 2013, p. 88) : avec
un appui du médico-social, les éducateurs spécialisés et les
enseignants spécialisés n’étant plus auprès des élèves mais auprès des
enseignants.
L’enjeu
est le même que ce qui se passe dans le champ du soin d’une manière
générale : transformer les cadres spécialisés qui étaient auprès des
patients en personnes ressource auprès de personnels non spécialisés
(chez nous les enseignants de classe ordinaire), avec donc une
dégradation de la qualité du service auprès des élèves.
A quelle sauce serons-nous mangée-s? EMPLOYEURS LOCAUX : COLLÈGES, LYCÉES, MAIRIES, ASSOCIATIONS?
La sauce réduction de salaire? Avec pour les AESH la carotte de pouvoir avoir plusieurs employeurs pour arriver aux 35h?
pour quelles conditions de travail pour nous, et surtout pour les enseignants?
UNE JOURNÉE D'ACTION :
LE 6 FÉVRIER, RETENEZ LA DATE, INFOS À SUIVRE !